EN

Pénurie imminente de technologistes de laboratoire médical - une nouvelle crise menace les soins aux

 
août 21, 2009

 

Hamilton, ON, le 18 janvier 2000
 
On prévoit une pénurie de technologistes de laboratoire médical à l’échelle nationale au cours des cinq à dix prochaines années, mettant sérieusement en péril la santé de tous les Canadiens. La Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM) exhorte fortement les gouvernements fédéral et provinciaux à agir immédiatement afin d’éviter une crise imminente au niveau des soins de santé.

La SCSLM est l’organisme de certification et l’association professionnelle des technologistes de laboratoire médical au Canada. Elle représente 14 000 technologistes de laboratoire médical qui ont reçu une formation de haut niveau pour effectuer des analyses médicales sophistiquées sur des échantillons de sang, des liquides organiques et des tissus dans des laboratoires hospitaliers, publics ou privés et dans des établissements de recherche. Les médecins se servent des résultats d’analyses pour évaluer l’état de santé de leurs patients, prendre des décisions éclairées les concernant, choisir un traitement, ou pour faire progresser l’état des recherches médicales. Les technologistes de laboratoire médical constituent le troisième groupe de professionnels de la santé en importance, précédés par les infirmières et infirmiers et par les médecins. 

"Les données indiquent que l6 pour cent de nos membres prendront leur retraite d’ici cinq ans; dans dix ans, ce pourcentage grimpera à 33 %," précise Kurt Davis, directeur général de la SCSLM. "Il n’y aura tout simplement pas suffisamment de nouveaux technologistes qui entreront sur le marché du travail pour remplacer ceux qui quitteront la profession, car les programmes de formation canadiens ont fait l’objet de coupures ou encore, ils ont été abolis. Pour exacerber cette crise, la pénurie risque de se produire au moment où la demande de services en santé sera plus forte en raison du vieillissement de la population," ajoute M. Davis. 

Comparons les chiffres. En 1998, il y avait environ 164 étudiants inscrits dans huit programmes de formation en laboratoire médical au Canada (à l’extérieur du Québec), comparativement à 752 étudiants inscrits dans 21 programmes en 1993. Le Québec semble être la seule province à afficher un nombre suffisant de postes de formation. 

À la demande expresse de la SCSLM, un comité interprovincial, le Comité consultatif des ressources humaines en santé (CCRHS) composé des sous-ministres de la santé ou de leurs représentants, a effectué une analyse de la conjoncture sur les problèmes en ressources humaines qui touchent la technologie de laboratoire médical. Les résultats ont fait l’objet d’un rapport en mai 1999. 

Le rapport concluait que "le taux prévu de retraités parmi les technologistes ‘baby boomers’ au cours des cinq à dix prochaines années créera vraisemblablement une pénurie importante que l’on commence déjà à percevoir." On recommandait la mise sur pied d’une stratégie nationale pour étudier cette crise imminente de ressources humaines. 

Monsieur Davis ajoute que le rapport, bien qu’il constitue un premier pas dans la bonne direction, ne fournit pas suffisamment de détails pour permettre de prendre des décisions éclairées relativement à ce problème. Toutes les données précises proviennent de la SCSLM qui ne représente que 60 pour cent des technologistes de laboratoire médical travaillant au Canada. "Il nous faut des informations plus complètes pour déterminer combien de technologistes prendront leur retraite et quand. De quels hôpitaux et de quelles communautés seront les laboratoires médicaux les plus touchés? Combien de nouveaux technologistes de laboratoire médical devront être formés? Combien de programmes de formation doivent être mis sur pied ou réouverts et où?" se demande M. Davis. 

La Société canadienne de science de laboratoire médical presse le Comité consultatif des ressources humaines en santé d’agir immédiatement en ce qui a trait à trois recommandations du rapport : 

• la création d’une base de données nationale pour identifier l’étendue du problème et définir les besoins à court et à long terme; 

• la coordination et le partage d’information pertinente au marché du travail pour aider à établir des projections précises, au moins trois à cinq ans à l’avance; 

• la coordination et le partage d’information pertinente au programme d’éducation en vue d’assurer la disponibilité d’un nombre suffisant de postes, afin de pouvoir former de nouveaux technologistes de laboratoire médical. 

"C’est toute la qualité et le niveau des soins de santé qui sont à risque,"note M. Davis. "Même si on prend les mesures nécessaires immédiatement, il faudra un minimum de trois ans avant que des technologistes de laboratoire médical supplémentaires puissent entrer sur le marché du travail. Cependant, une action rapide et décisive de notre profession, des autres professionnels de la santé et des gouvernements provinciaux et fédéral pourraient à mon avis endiguer la crise de façon marquée, sinon la prévenir." 

Mary Ellen Jeans, directrice générale de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada et coprésidente du Groupe d’intervention action-santé (HEAL) appuie la demande de la SCSLM d’une stratégie nationale pour faire face à la pénurie imminente de technologistes de laboratoire médical. "HEAL a recommandé au gouvernement fédéral qu’un plan intégré à long terme au niveau des ressources humaines soit établi pour tous les fournisseurs de soins de santé, y compris les technologistes de laboratoire médical," dit Madame Jeans. "Nous devons agir maintenant pour assurer qu’il y ait un nombre suffisant de professionnels de la santé capables de satisfaire les besoins en santé des Canadiens dans les années à venir." 

-30- 
 
 

Francine Paillé 
Coordonnatrice, communication bilinguisme

(905) 528-8642 poste 14
cjmls@csmls.org

 

Reconnaissance des terres autochtones : Nous reconnaissons respectueusement que le bureau de la SCSLM, à Hamilton, en Ontario, se situe sur les territoires traditionnels de la Confédération de Haudenosaunis de la Nation des Mississaugas, des peuples Anichinabés, et des peuples Neutres. Ces terres sont régies par le Pacte wampum dit « Bol à une seule cuillère », un traité entre les Haudenosaunis et Anichinabés pour partager et entretenir la terre et ses ressources autour des Grands Lacs. Nous reconnaissons également que ces terres sont régies en vertu du Traité no 3 d’Achat entre les lacs de 1792, conclu par la Couronne et la Première Nation des Mississaugas de Credit.

 

© 2024 - CSMLS-SCSLM