Une pénurie imminente de professionnels de laboratoire médical menace la compétence du Canada à répondre aux nouveaux agents pathogènes tels le SRAS et le virus du Nil occidental.
«Nous sommes inquiets», déclare Geraldine Webb, présidente de la Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM). «On prévoit que presque la moitié des technologistes de laboratoire médical canadiens prendront leur retraite au cours des treize prochaines années. Les gouvernements ont été lents à réagir aux pénuries au sein de notre profession et nous sommes excessivement préoccupés du fait que cette pénurie compromette la compétence du Canada à réagir aux nouvelles maladies infectieuses dans l’avenir.»
Lors de la flambée de SRAS en 2003, les tests réalisés par les technologistes de laboratoire médical ont confirmé la présence de la maladie. Les technologistes de laboratoire médical faisaient également partie des équipes de soins de santé qui ont pris en charge l’épidémie de SRAS.
«Les résultats des analyses de laboratoire fournissent aux médecins des informations cruciales leur permettant de diagnostiquer, de traiter et de surveiller leurs patients – en effet, on estime qu’un médecin prend 85 pour cent des décisions concernant le diagnostic et le traitement en se basant sur les résultats d’analyses de laboratoire,» précise Madame Webb. «Mais contrairement au personnel médical et infirmier, la plus grande partie de notre travail de laboratoire s’effectue dans l’ombre. Par conséquent, les gouvernements et les planificateurs des soins de santé ont tendance à ignorer les problèmes de ressources humaines dans notre profession et c’est là un problème sérieux.»
La docteure Allison McGeer, microbiologiste à Toronto Medical Laboratories (un partenariat entre le University Health Network et le Mount Sinai Hospital, souligne que la flambée de SRAS a démontré l’importance de la disponibilité de l’analyse diagnostique dans la prise en charge efficace des éclosions de maladies infectieuses. “Les technologistes de laboratoire médical qui travaillent dans notre hôpital et dans les laboratoires de santé publique ont joué un rôle crucial dans le contrôle de la flambée de SRAS à Toronto le printemps dernier. Je suis très préoccupée des conséquences d’une pénurie sur notre capacité de réagir à des situations similaires dans l’avenir,» précise-t-elle.
Le rapport final du Comité consultatif national sur le SRAS et la santé publique (Leçons de la crise du SRAS : Renouvellement de la Santé publique au Canada), compilé en octobre 2003, a recommandé la mise en place d’une stratégie nationale pour «le renouvellement des ressources humaines en santé publique.»
Le gouvernement fédéral a répondu en injectant 665 millions de dollars pour renforcer le système de santé publique canadien. Une partie de cet argent servira à améliorer les effectifs des laboratoires.
«Nous félicitons le gouvernement d’investir dans notre système de santé publique; cependant, s’il faut augmenter la main d’œuvre dans les laboratoires, il faut également s’assurer qu’il y a un nombre suffisant de professionnels de laboratoire médical compétents,» précise Madame Webb. «Les ministères provinciaux de l’éducation et de la santé doivent consacrer encore plus d’argent pour subventionner les programmes de formation. Seul un investissement adéquat dans la formation des technologistes de laboratoire – et cela doit comprendre également le financement de l’expérience clinique indispensable – permettra au Canada de relever le défi des nouvelles menaces pour la santé.»
La SCSLM est l’organisme de certification national des technologistes et des adjoints de laboratoire médical et l’association professionnelle volontaire des professionnels de laboratoire médical – le troisième groupe en importance de fournisseurs de soins de santé au Canada.
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